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La réforme fiscale c'est comme le foot...

Publié le par Jérôme Libeskind

La réforme fiscale c'est comme le foot...

Il y a en France 60 millions de sélectionneurs. A chaque match, nous avons tous (mais si vous aussi) notre idée... 4-4-2 ? 4-4-3-1 ? Sentinelle devant la défense ? Benzema ou Giroud ? Abidal ou Sakho (bon sachez-le désormais c'est Sakho). Bref, nous sommes tous des Didier Deschamps.

Et bien pour la réforme fiscale c'est à peu près pareil. Bon ok, peut-être pas 60 millions de fiscalistes (les niches fiscales c'est plus compliqué que le hors-jeu), mais il n'empêche que depuis qu'hier, Jean-Marc Ayrault a pris tout le monde par surprise en annonçant une remise à plat de la fiscalité, et bien, des milliers de français font déjà la match.

L'impôt sur le revenu, cela reste l'homme de base (sauf pour ceux qui estiment qu'il faut lui faire payer les errements du passé et le mettre définitivement sur le banc).

Mais à côté, faut-il lui adjoindre la CSG, faut-il que cette paire d'arrières soit retenue à la source ? Si oui, selon quel schéma tactique. On paie double une année, ou on s'offre le luxe d'une année blanche ?

Au milieu, il y a les charges sociales. On les baisse, pour donner un côté plus offensif à la France. Tout le monde est d'accord sur l'idée. Problème, on ne veut pas déséquilibrer ce milieu, on veut garder les acquis, ceux qui font notre force. Bref, on veut continuer à avoir le même système de retraite et d'assurance-chômage. Mais est-on prêt à payer plus pour cela, pas sûr du tout.

Sur le côté, l'épineuse question des niches fiscales. Faut-il toutes les supprimer pour remettre l'équipe à plat, ou faut-il en conserver quelques unes, parce qu'elles ont certaines qualités, notamment pour contourner la défense adverse.

Et puis en attaque, il y a la TVA. Son efficacité n'est plus à prouver. Assiette large, taux acceptable, paiement par l'ensemble des Français... Bref, elle a toutes les qualités. Mais certains la trouve trop lourde et surtout elle défavorise certains supporters.

Dernier point commun, si l'on décide de réformer la fiscalité française, c'est comme lorsque l'on va à la Coupe du Monde, il faut jouer pour gagner. Si la seule ambition, c'est de faire quelques retouches, c'est comme aller au Brésil pour jouer seulement les poules, ça ne sert à rien.

Il faut que cette réforme de la fiscalité remette la France dans le bon sens et surtout qu'elle redonne aux Français l'idée d’accepter l'impôt à défaut de l'aimer. Nous avons vu mardi au Stade de France que tout était possible. Que la volonté, qu'une équipe soudée, à qui personne ne donnait la moindre chance, pouvait faire vibrer un stade et un pays en se transcendant au delà de ses clivages et de ses dissensions.

Et si pour la fiscalité, on faisait la même chose. On mettait tout le monde autour de la table, pour construire un meilleur système, plus juste et surtout plus efficace. Il rêve, te dis-tu cher lecteur en me lisant. Oui et alors, hier, avant le match, je rêvais que la France aille au Brésil et elle l'a fait.

D'ailleurs, pour essayer de réussir sa coupe du Monde, Jean-Marc Ayrault a décidé de changer le staff. Il a nommé François Villeroy de Galhau (personnage intéressant, allez voir là pour avoir une idée http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Villeroy_de_Galhau) à la tête du Trésor et Denis Morin à la tête du Budget. Ce sont un peu les Didier Deschamps et Guy Stephan de l'équipe de France des impôts.

La seule différence finalement entre les deux, c'est que même si on change tout, même si Bercy remporte son défi, le contribuable, contrairement au supporter, ne sera jamais heureux.

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