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Victimes de la com' : tel est leur nom de code

Publié le par Jérôme Libeskind

Victimes de la com' : tel est leur nom de code

Si j'avais cru un jour paraphraser MC Solaar dans un billet...

Mais là, tout de même avouez qu'il y a de quoi après les deux séquences que l'on a vécues en cette fin de semaine.

Philippe Varin et sa dévastatrice affaire de retraite chapeau. François Hollande et son imbroglio sur les chiffres du chômage. Deux énormes cafouillages qui ont alimentés les médias, les chaînes d'info et votre serviteur pendant 2 jours entiers.

Et pourtant. Au départ, il y a quoi ?

Il y a un patron dans son bon droit, qui a des avantages et pense légitime d'en profiter. Il ne comprend même pas que cela fasse débat, puisque c'est public et approuvé par son conseil de surveillance et ses actionnaires. Un patron qui oublie l'essentiel. Les médias, l'opinion ne comprend que les choses simples. On peut débattre de l'opportunité de schématiser, de caricaturer, de grossir le trait autant qu'on le veut. On peut le déplorer. Mais il n'y a qu'une réalité, c'est que c'est LA réalité des médias aujourd'hui.

Nous avons aussi un Président de la République, au plus bas dans les sondages, qui touche enfin d'un doigt la réalisation de sa promesse fondatrice. Inverser la courbe, en clair, faire reculer le chômage. Un Président qui ne veut pas triompher trop tôt ou avoir l'air de triompher tout court. Un Président qui du coup, envoie un message brouillé, donnant même l'air d'avoir échoué. Là aussi on peut discuter sur une réussite relative. Il n'empêche que si François Hollande était un commerçant, il vendrait son produit comme s'il était le meilleur de la Terre.

Et au final il y a quoi ?

Un patron qui s'accroche, qui essaie d'expliquer qu'il est dans son droit, mais qu'au cas où il ne le serait pas il renoncerait à tout. Un patron qui n'a pas vu que le rez de chaussée de la maison brûlait, que l'incendie gagnait le premier étage, et qui n'a pas voulu tout de suite appeler les pompiers.

Un patron aussi qui a été mal conseillé. Pourquoi ? Parce qu'un patron comme Philippe Varin ne peut pas totalement être en prise avec la réalité. Il ne vit pas dans le même monde que les reste des Français et il n'en a pas le temps. Ce n'est pas un jugement, c'est un constat.

Seulement, ce patron paie des gens et cher pour le ramener à la réalité. Il les embauche pour que ce genre de séquence n'arrive jamais. Mais pour cela, il faudrait que quelqu'un lui dise la vérité. En l'occurence : "Monsieur, nous avons quitté le domaine du raisonnable, nous sommes dans l'irrationnel. La bataille est perdue d'avance. Si vous voulez sauver ce qui peut encore l'être : Renoncez tout de suite à tout. Vous en sortirez grandi".

Au final, nous avons un Président de la République qui improvise un déplacement. Qui y invite des journalistes et qui n'a pas le courage d'aller au bout de son idée : Triompher. Pourquoi ? Parce que personne ne lui a dit : "Faites simple, monsieur le Président, les chiffres sont bons, alors dites-le d'abord et nuancez après".

Bref, nous sommes confrontés à deux genre de cas d'école. Deux cas qui prouvent une chose, c'est qu'un patron ou un Président devrait avoir des conseillers qui lui disent tout, y compris ce qu'il n'a pas envie d'entendre. Parce que savoir écouter la rue, pas celle qui manifeste, mais celle qui râle dans le métro ou les bistrots, celle qui réagit à la machine à café ou devant sa télé, est aussi un élément de crédibilité. Cela ne peut pas être le seul moteur d'une stratégie. Mais cela en est un élément crucial. Sinon la punition est immédiate et cuisante. Parce que la retraite-chapeau de Philippe Varin et le couac autour du chômage vont rester dans les mémoires et ressortiront dès que l'occasion se présentera. Et personne n'a envie de rentrer dans l'Histoire pour cela...

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