Michel Sapin, la carte bleue et le black

C'est pour simplifier la vie des consommateurs ! Voilà l'argument de Michel Sapin pour défendre sa dernière mesure : la fin de seuil minimum pour pouvoir payer avec sa carte de crédit.

Bah oui, c'est vrai, au XXI siècle, il serait temps que je puisse payer partout et tout le temps avec mon morceau de plastique préféré.

Evidemment derrière, il y a la question des frais inhérents à cette carte. Pour que mon boulanger, mon épicier ou mon marchand de fruits et légumes acceptent que je paie ma baguette, ma canette ou mon kilo de clémentine en carte, il faudrait que cela ne leur coûte pas plus cher que le montant de l'addition.

Michel Sapin en guerre contre les banques entend-on. Oui... enfin si on veut. Parce que la vraie guerre elle n'est pas là. La vraie guerre, c'est celle contre l'argent. Non pas le concept, mais contre les billets, les biffetons, le black quoi !

Et oui, aucun politique ne vous le dira comme ça, mais le but c'est ça. Allez chercher ses infimes sommes qui échappent à l'impôt et qui mises bout à bout vous permettent de desserrer la ceinture d'un cran.

Ne rigolez pas. On le sait tous, il y a un circuit parallèle. On le sait, on le tolère, on s'en amuse et on trouve ça limite normal. Un peu de black, d'argent qui échappe au percepteur. Ca fait partie du charme à la française.

Sauf que là-bas à Bercy on ne le voit pas comme ça. Rappelez-vous le coup de limiter les paiements en liquide à 1 000 euros. Tout ça parce que cela permettait de tuer le financement des terroristes. En réalité, c'était le premier coup de butoir.

La réalité, c'est que Bercy rêve de voir l'argent liquide réduit à sa plus simple expression. C'est la marche de l'histoire nous dira-t-on ! C'est vrai. Sauf que la résistance est encore là. Récemment, un sondage disait que les Français étaient attachés à leurs billets et qu'une grande majorité changerait de commerçant s'ils ne pouvaient plus payer en liquide ! Ah le charme à la française !