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SMIC... mon amour empoisonné !

Publié le par Jérôme Libeskind

SMIC... mon amour empoisonné !

Une question de principe absolu, pour Jean-Claude Mailly. De l'esclavagisme pour Laurence Parisot. Pierre Gattaz a mis le feu aux poudres avec son idée de SMIC intermédiaire. Un pavé qui n'a pas été lancé dans la mare au hasard. Quelques heures après que le patron du Medef lâchait sa bombinette, François Hollande recevait un trio d'économistes (Cohen, Aghion, Cette) qui lui sont plutôt proches et qui, dans leur dernier bouquin, appellent aussi à revoir ce système de salaire minimum.

Un acquis social certes. Un niveau de revenu sous lequel il est impossible de vivre décemment, certes aussi. Avec ces deux arguments recevables, le patron de FO et l'ex boss du Medef ne veulent même pas ouvrir la porte du débat.

Et pourtant. Le SMIC est une redoutable machine à pauvreté et à chômeurs. Une machine qui créé et qui maintient des millions de travailleurs à des niveaux de salaires qui anéantissent leurs espoirs d'accéder simplement à l'accessoire. Une machine qui, parce que le SMIC est ce qu'il est, génère tout une génération de chômeurs. Des chômeurs de 25 ans ou moins, qui n'ont pas de diplômes et qui n'ont pour perspective de vie que d'alterner petits boulots et passages à Pôle Emploi.

Pourquoi ? Parce que le SMIC est un salaire. Un salaire censé rétribuer la richesse créée par celui qui le perçoit. Seulement, un salarié au SMIC n'est pas "rentable" pour une entreprise. Je reconnais qu'il peut être "indécent" de parler dans ces termes. Et pourtant c'est la cruelle vérité.

Alors pourquoi ne pas remettre la question sur le tapis ? Pourquoi ne pas envisager de troquer le salaire minimum contre le revenu minimum ? Celui qui est en place aux Etats-Unis mais pas seulement.

Avouez que ce débat mérite, au moins, d'être posé. Que c'est un choix vital de société. C'est le choix que l'on doit faire pour nos enfants. Ceux qui sont à l'école, au collège, au lycée. Ceux dont on espère tous qu'ils sortiront bardés de diplômes, mais dont on sait qu'une grande partie d'entre eux galèreront.

Alors pour eux, Mesdames et Messieurs les partenaires sociaux et politiques, oubliez les termes définitifs et les prises de positions stériles et discutez au moins de l'éventualité de mener une réforme profonde qui pourrait redonner des perspectives à des jeunes qui ne demandent que ça.

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